L'ambiance à bord est beaucoup moins british que les anciennes Jaguar. Il y a beaucoup de plastique au tableau de bord (certes, de très bonne qualité), et le bois n'a plus grand chose de naturel. De multiples traitements lui ont été appliqués afin de prolonger sa durée de vie, mais l'aspect qui en résulte est si aseptisée, que l'amateur regrette vite les planches de bord de naguère. Critiquons aussi un idiot petit logo Jaguar doré face au passager, mais tout refoulé exprimé, écrivons que malgré tout cela: nous avons apprécié cette voiture.

D'abord, parce que quand on roule dans cette auto, on cesse d'être un quidam anodin. Les gens vous regardent, vous êtes l'homme à la "Jag", et nous n'avons aucune critique à faire sur l'esthétique de l'auto. On peut cependant s'étonner que pour une auto de cette taille, l'habitabilité ne soit pas plus généreuse, principalement à l'arrière. Le coffre de même, est très nettement plus petit que celui d'une Audi A6, ou d'une Mercedes E, mais on remarque que les dossiers arrières sont rabattables en 2 parties, ce qui est une première sur une Jaguar.

Disponible en 2 finitions, l'auto peut de plus recevoir 2 motorisations: un 6 cylindres 3 litres, et un V8 de 4 litres. C'est la finition classique qui devrait recevoir l'assentiment des "jaguaristes", tandis que la version sport, avec ses sièges tendus d'un cuir "trou-troués", à l'allemande, risque de choquer plus d'un client traditionnel. On nous en a d'ailleurs fait la remarque plus d'une fois, puisque c'était ce modèle qui constituait notre voiture d'essai. Equipé du 6 cylindres litres, cette mécanique est la plus puissante du monde pour ce qui est des moteurs 3 litres de série. Avec 243 ch, cela nous donne un rendement digne d'une voiture de sport, mais il est alors dommage que le poids de l'auto vienne étouffer toute cette fougue. Et par rapport à une BMW 528 moins puissante de 50 ch, la S-Type ne sait faire la différence.

Sur la route, les ingénieurs ont choisi de privilégier le confort de marche, même sur la version sport dans laquelle nous étions, il n'y a aucune rudesse, mais au risque de décevoir, nous écrivons sans hésitation que le compromis obtenu n'est pas meilleur que celui d'une Renault Safrane, une auto pourtant en fin de carrière. Dans tous les cas, le succès de cette S-Type semble pourtant déjà assuré, et le principal souci des concessionnaires est de tenir les clients. Il y a aujourd'hui plus de 6 mois d'attente pour ce modèle, et si chacun comprend que l'on attend plus facilement pour une Jaguar que pour une Renault, il y a des clients qui ne peuvent attendre...

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