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Ce n'est pas que cela arrive souvent, mais le rituel est pourtant bien établi pour la presse à chaque présentation d'une nouvelle Ferrari : il faut se mettre à genoux, et vite rechercher les superlatifs les plus élogieux dans le dictionnaire. Ce n'est pas ce que nous ferons ici.
Pourtant de toutes les Ferrari jamais produites en série, cette Enzo (Citroen va t-il bientôt sortir une “André”, Renault une “Louis” ?)
est annoncée comme la plus performante de toutes. Voilà qui est bien, mais qui n'est aussi que normal, la dernière VW Polo est aussi la plus performante Polo jamais produite, c'est le progrès. Ce qu'il faut regarder sur une voiture à aussi hautes performances, c'est d'abord le poids.
Ferrari annonce 1255 kg (à vide), c'est presque 500 kg de moins qu'une Maranello, le progrès est donc formidable, si l'on oublie de considérer que c'est le poids d'un Picasso toutes options, une auto qui n'a pas fait l'objet de recherche particulière en matière de réduction de poids, alors que la fiche caractéristique de l'Enzo est un étalage de carbone et d'aluminium. Par rapport à une Mac Laren F1 (et qui était une 3 places !), que cette Ferrari tente d'émuler, le handicap de l'italienne est de 150 kg...
Une des raisons de ce poids est assurément dans les dimensions copieuses de la bête (L/l/h : 4702/2035/1147 mm). Par rapport au Picasso précité, l'Enzo fait 44 cm de plus en longueur, et est plus large de 28 cm !!! C'est digne des Cadillac des meilleures années, et on imagine donc la bête bien en peine sur une petite route de montagne, ou les petites rues de Monaco, où vit pourtant une partie de la clientèle recherchée... |
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Ensuite, et c'est ce qui est le plus dommage, est que la fonction a primé sur la forme sur cette auto. Les formes tourmentées de l'auto sont les témoins d'un très mauvais coefficient de pénétration dans l'air, l'auto n'est pas aérodynamique, mais elle a été extremement travaillée sur ce plan pour offrir... de l'appui.
La vitesse maximale annoncée est de 350 km/h, le nez de l'auto ne se soulève pas à cette vitesse, il est au contraire puissament collée au sol, comme toute la voiture d'ailleurs. L'air passe par le museau, entre les phares et le capot en pointe, il appuie déjà là, et appuie encore plus à l'arrière, habilement creusé après la vitre qui dévoile la mécanique.
L'auto est signée Pinifarina, comme d'habitude, mais ce n'est pourtant plus un italien qui en a tracé les lignes, mais un japonais, Pininfarina s'étant borné à approuver ce très technique dessin, et le tort de la technique est de vieillir vite... Il y a encore des gens à rêver de Ferrari 250 GT Lusso, ou Daytona, nous doutons que cette Enzo fasse rêver dans 20 ans. L'auto sera alors comme une Porsche Turbo premier modèle est aujourd'hui... Et jamais Sbarro, ou ses descendants, ne la copieront alors que le carrossier suisse avait fait tourner toutes les têtes avec sa réplique de Ferrari P4.
Dernière remarque sur le design de l'auto, la découpe des vitres latérales, si elle est acceptable sur la photo ci-dessous, semble incongrue sous l'angle où a été prise la photo ci-dessus. Nous aurions préféré des montants de portes et de toit noircis pour donner un sentiment de continuité. Mais peut-être cela est-il passé de mode. |
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