Si vous ouvrez une nouvelle ligne en même temps que vous achetez un portable, et que cherchez le meilleur rapport qualité-prix, pas de doute à avoir, les meilleurs affaires sont parmi les offres packagées de type Ola, ou les Pack SFR mais l'acheteur doit toujours garder à l'esprit qu'il s'agit d'offres spéciales, moins souples qu'un abonnement traditionnel et ne pouvant pas toujours disposer des mêmes options. Ainsi certains offres sont-elles particulièrement alléchantes parce qu'elles sont cumulées avec un gros forfait, qu'il n'est pas possible de modifier avant au moins 3 mois. Il ne faut pas ensuite penser récupérer de cette manière un appareil à bas prix. Tous ces appareils sont "sim-lockés", c'est à dire qu'il est écrit sur la mémoire de la carte SIM: "je ne puis fonctionner qu'avec le mobile avec lequel j'ai été vendue", et dans celle du téléphone (quand cela est possible): "je ne puis fonctionner qu'avec la carte avec laquelle j'ai été vendu". Effacer ces données n'est pas simple, sans oublier que le contrat court impérativement sur une année. On achètera donc le produit packagée qui convient parfaitement à ses besoins, en prévoyant l'acquisition d'un autre mobile dés lors que lesdits besoins auront changés.

Pour les personnes qui ne souhaitent pas ajouter à leur budget mensuel, la tentation du sans abonnement (Mobicarte d'Itinéris, Entrée libre de SFR, ou Nomade de Bouygues) peut-être grande. Attention pourtant à ne pas faire un mauvais calcul. Ne pas avoir de facture régulièrement ne signifie pas que l'on va consommer moins, bien au contraire. La liberté se paie et 30 nuits d'hôtel valent plus qu'un mois de loyer. Les communications sont plus chères sans abonnement, et la formule n'est donc attrayante que pour quelqu'un qui consomme très peu, pour les personnes qui, il y a quelques mois encore, souscrivaient un abonnement simple sans aucune communication incluse.

Informations sur le traffic routier, sur les conditions météo, toutes ces informations sont disponibles au bout du fil immatériel, mais on vous donne un truc: sauf à avoir besoin d'informations très ciblées, la radio donne tout cela gratuitement. Les services de réservation d'hôtel nous semblent plus utiles: une opératrice recherche un hôtel dans la ville de votre choix dans la fourchette de prix que vous avez fixée. C'est pratique et chic puisque cela vous donne l'impression d'avoir une secrétaire, et cela ne coûte pas plus cher qu'un agent de réservation classique. Enfin, si vous êtes en panne dans un coin perdu (du moins pas si perdu que cela pour pouvoir capter le réseau), le mobile vous sera d'une aide inestimable.

La chose s'appelle "Mini-news" chez l'opérateur Itinéris, tandis que chez SFR, elle fait partie des "SERVICES SFR"; Le principe est simple, pour un coût modique (20 F par mois chez FT), mais nul doute qu'à l'avenir ce sera gratuit, comme sur le Net ou les services de radiomessagerie, vous vous abonnez au service, et plusieurs fois par jour, vous recevez des messages courts (SMS), concernant le sujet que vous avez choisi. Mais le plus fabuleux, et aussi le plus dangereux, est que cette faculté d'envoyer des messages courts en masse est à la disposition de n'importe qui, pour un coût quasi-nul, puisqu'il est possible de faire par le biais du courrier électronique. Pour envoyer un message à un abonné Itinéris, il suffit en effet d'ouvrir votre logiciel de messagerie et d'écrire comme adresse e-mail, le numéro de votre correspondant chez Itinéris. Cela donne 06XXXXXXXX@sms.itineris.tm.fr tandis que pour SFR, on composera le 06XXXXXXXX@sfrmail.axialys.fr Il est bien sûr possible d'envoyer le même message à plusieurs destinataires, et l'on pense alors à cette plaie du courrier électronique qu'est le spam. Une avalanche de messages publicitaires sur l'écran de mon mobile, non merci! La solution est bien sûr que les opérateurs ne permettent plus l'émission gratuite de messages texte à partir de l'Internet, mais comme ce sont eux qui ont le plus à gagner par la commercialisation de leurs fichiers clients, y viendront-ils?

Les appareils pourraient être encore miniaturisés mais ils perdraient de leur maniabilité (touches trop petites), ce à quoi il faut s'attendre est donc plutôt un meilleur usage de l'encombrement des mobiles actuels, avec notamment un écran plus grand (bientôt 6 ou 7 lignes de 20 caractères chacune). La vitesse de transmission aussi devrait prochainement s'accroître, montant à 64000 bps (comme une ligne Numéris et donc mieux que le 56 K qui fait aujourd'hui référence dans le filaire), pour permettre de faire vraiment usage du courrier électronique avec son GSM (même s'il faudra pendant encore longtemps avoir recours à une opératrice pour en envoyer). Cela et toutes sortes d'informations, car la concurrence de demain ne se fera plus sur les prix (nos 3 opérateurs nationaux ont annoncé récemment qu'ils ne se battraient plus sur ce créneau), mais sur les services à valeur ajoutée. Informations politiques, sportives ou boursières, réservations de voyages, ou consultation de son compte bancaire, cela dés aujourd'hui, paiement de sa facture d'électricité demain. Le mobile devient de plus en plus personnel, et le prêter équivaudra à se dévoiler totalement, tandis que les sociétés qui gèrent les lignes vont se constituer des fichiers d'informations marketing d'importance redoutable. L'abonné X consulte les informations boursières 4 fois par jour? On lui enverra un bon de commande pour 12 boites de tranquilisants. France Telecom avait commencé en proposant par démarchage téléphonique des réductions sur les numéros les plus souvent appelés, des programmes bien plus ambitieux sont en gestation, et l'engagement pour le facturier à limiter le commerce de son fichier client (puisque plus personne n'ose imaginer qu'il le garde pour lui) prendra de plus en plus de valeur.

Au début des années 90, quand les 2 opérateurs d'alors (France Telecom et la SFR) pressentirent le futur "boom" qu'allait connaître la téléphonie mobile, ils réalisèrent qu'il leur serait très difficile de gérer seul un tel rush, et ils firent alors savoir qu'ils recherchaient des partenaires. Pierre Bontemps, actuel PDG de Vodafone fut le premier à lever la main, sa société fut citée par le magazine Le nouvel économiste comme celle ayant eu la plus forte croissance dans la France de 1997. Pour le client, la différence est que si les opérateurs ont longtemps eu comme seul objectif de prendre des parts de marché (parce qu'ils disposent d'un gros capital pour leur permettre de reporter la recherche de rentabilité), les SCS n'ont jamais eu que l'objectif de gagner de l'argent. Aujourd'hui, alors que Bouygues Telecom n'a toujours pas, à notre connaissance, gagné le moindre franc, la différence entre opérateur et SCS va en s'amenuisant puisque ces dernières cherchent désormais à fideliser leur vaste clientèle. Le client potentiel pouvant toujours savoir avec qui il va faire affaire: c'est écrit sur le contrat.