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L'éditorial     _______________
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Lundi 28 Février 2000.   
Tous les lundis.      


Laurent J. Masson

Vous êtes équipementier, accessoiriste, fabricant d'articles de papeterie ou d'aspirateurs, si vous voulez vendre à un constructeur automobile, inutile de téléphoner, et ne vous déplacez pas non plus. Tout va se faire par le web, mais ce n'est pas une bonne nouvelle.

    General Motors (Buick, Cadillac, Chevrolet, GMC, Isuzu, Oldsmobile, Opel, Pontiac, Saturn, Subaru, Vauxhall), Ford (Ford, Lincoln, Mercury, Mazda, Jaguar, Volvo, Aston-Martin) et Daimler-Chrysler (Mercedes, Smart, Chrysler, Dodge, Plymouth, Jeep) ont annoncé Vendredi 25 qu'ils allaient mettre en place une centrale d'achats commune sur le web. Renault-Nissan a annoncé le soir même qu'ils étaient aussi signataires, tandis que tous les autres constructeurs du monde sont invités à participer.

    Ces constructeurs effectuant un total d'achats annuel de près de 300 milliards de dollars, la donne est très claire pour les équipementiers: il va falloir y être, ou ne plus être. Et pour les autres constructeurs automobiles, si Volkswagen, Toyota, BMW-Rover et Peugeot pourraient former une centrale d'achats concurrente, je n'en vois pas l'avantage. Ils vont plutôt rejoindre cette organisation, dont on dit qu'elle serait fonctionnelle sous 30 jours (technologie Oracle et Commerce One), et ont-ils seulement le choix? Le poids déjà considérable des associés actuels ne va t-il pas leur donner un avantage décisif lors de la passation de marchés?

    Le principe de fonctionnement serait le suivant: les constructeurs placeront leurs appels d'offres sur le site (lequel n'est pas encore nommé), et les fournisseurs pourront y répondre par le biais d'enchères. Dans le sens opposé, un équipementier pourra aussi annoncer pouvoir produire 100000 pompes à essence pour tel montant, quelqu'un est-il preneur? Classique donc, sauf qu'à l'échelle mondiale du web, l'équipementier chinois sera exactement égal à l'équipementier français, et je n'ai pas besoin d'expliquer que cela ne va pas créer des emplois chez Valeo France...

    Considérant ensuite que la nouvelle société est appelé à devenir indépendante, et à être côtée en bourse (même si les constructeurs resteront toujours actionnaires majoritaires), il ne fait pas de doutes qu'à terme, pour le simple privilège d'être autorisé à traiter avec les constructeurs qu'elle représente, il faudra payer, ou coucher, ou les 2, et obtenir un bon référencement sera autrement plus difficile que sur un moteur de recherche du web. Avec de surcroît la capacité d'étrangler les petits fournisseurs en leur imposant des marges nulles (comme on l'a dit lors de la fusion Carrefour-Promodès), nous n'hésitons pas une seconde pour appeler à l'interdiction de la création d'une telle structure, la loi anti-trust américaine n'est-elle pas applicable? Et le commissaire européen à la concurrence à lui aussi son mot à dire.


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