Les professeurs de productivité font l'éloge de ces usines qui produisent des voitures en une dizaine d'heures, alors que l'ouvrier qui donne un coup de polish à la carrosserie d'une bentley avant qu'on ne la remette au client consacre presque autant de temps à cette seule opération. La différence est éclatante, et c'est un mauvais coup pour les machines.

Son nom est Azure, mais que l'on ne pense pas à la Côte, cette auto est l'azur dans la grisaille quotidienne, elle fait voir à ses propriétaires la vie perpétuellement en rose. La recette: une carrosserie imposante mais pleine de dignité, un moteur permettant de doubler tout ce qui roule ou presque, peu importe les quantités d'essence nécessaires pour ce faire, et une présentation d'une extrême opulence. Pour ceux qui douteraient que le bonheur existe sur terre, une ballade en Azure est un bon remède, le monde vous paraît d'un coup plus étheré, lointain. Rouler en Azure est tel voguer sur un nuage, il n'y a plus de soucis, vous regardez les autres comme à travers un verre rétrecissant, et ils vous contemplent avec envie. Et si la jalousie chez l'un d'eux cause quelque mauvaise idée, la puissance du moteur suralimenté vous permet d'une légère pression du pied droit d'en esquiver la réalisation. S'il était toujours un empereur à Rome, pas de doute, il se déplacerait en Bentley Azure.

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