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Fiat et General Motors ont annoncé Lundi 13 Mars un accord par lequel chacun effectue une prise de participation minoritaire dans le capital de l'autre. Le constructeur américain étant valorisé 4 fois plus cher que son homologue italien, les américains recevront 20% du capital de Fiat, en échange desquels ils cèderont 5.1% de leur propre capitalisation boursière, faisant de Fiat leur premier actionnaire.


Quand William Crapo DURANT prend les commandes de Buick en 1904, il comprend vite l'intérêt du regroupement, et qu'il n'est pas très onéreux de concevoir plusieurs autos différentes à partir d'une base unique, le client n'en sachant rien puisque face à 2 marques distinctes.

C'est ainsi qu'il rachète Oldsmobile en 1908, pour former une nouvelle société, baptisée "GENERAL MOTORS", et qu'il rachète ensuite quelque 25 autres marques dans les années qui suivirent (dont Cadillac). Durant finançait la majorité de ces achats par des cessions d'actions, et c'est pour cela qu'Henry Ford refusa son offre: il l'aurait accepté si elle avait été en cash.

Cette politique de croissance externe effrenée lui valut un nombre croissant d'inimitiés au sein de l'establishment des banquiers US, et quand les gros détenteurs d'actions GM jouèrent le titre à la baisse pour provoquer la nomination d'un nouvel éxécutif, Durant voulu les combattre en soutenant à lui seul le cours de l'action GM. Il mit là tout son argent, et tout l'argent qu'il put emprunter personnellement auprès d'autres banquiers.

Cela ne suffit évidement pas, et c'est les créanciers aux fesses que le fondateur de GM du quitter la société, sa société, gigantesque entreprise de déjà plus de 100000 employés et 70 usines, il ne possèderait même plus son logement à la fin de sa vie.

G M C   TERRADYNE

Ce monstrueux pick-up est très indicatif des orientations actuelles du constructeur américain. GM, tout comme Ford, ne gagne plus d'argent aux USA en vendant des voitures (Fiat, associé et actionnaire tentera de changer cela!), il n'y a plus que la vente des "trucks" qui rapporte, la GM a renouvelé tout récemment son modèle principal, et ce prototype teste le marché pour une éventuelle version "upscale" de l'engin.
GMC indique que ce véhicule est un redoutable outil de travail, mais on se demande de quel sorte de travail, il peut bien être question.
Une seule chose est sûre: Fiat n'aidera pas GM à concevoir de tels engins!


Ces mésaventures ont peut-être inspiré les dirigeants actuels de GM, puisqu'ils n'achètent plus de marques aujourd'hui, se contentant de prises de participation minoritaires (comme l'année dernière avec Subaru), et d'accords de collaboration ponctuels (avec Toyota par exemple, pour les technologies liés à l'hydrogène).
GM n'a donc pas acheté Fiat, et cela tout simplement parce que Fiat n'était pas à vendre, les allemands (Daimler-Chrysler) avaient voulu s'en emparer, il leur a été adressé une fin de non-recevoir, il y a un peu d'orgueil national là-dessous, mais comment s'en étonner puisque la Fiat est le premier employeur privé d'Italie! L'accord signé est autrement plus intéressant, puisqu'il permettra à l'entreprise italienne de bénéficier des centrales d'achats GM (notamment celle qui se met en place sur Internet), en même temps que les 2 constructeurs pourront échanger moteurs, boites, mécanismes de direction assistée, ou tout autre pièce, mais pas de plateforme (une "base" à partir de laquelle il est possible de développer des autos distinctes, la Skoda Octavia a ainsi une plateforme commune avec la VW Golf), c'est du moins ce qu'ils ont annoncé, le tout en conservant leur indépendance au quotidien.
Le premier ministre italien s'est inquiété pour la forme d'éventuelles répercussions sur l'emploi, mais il n'y a aucune crainte à avoir, du moins à court terme, car désormais Fiat est pieds et poings liés à GM, les multiples synergies (on en attend aussi dans les services financiers: ce sera ainsi le même organisme qui établira le crédit pour acheter une Opel ou une Fiat) qui vont se mettre en place dans les années à venir, ne pourront être annulées sous peine de mettre en péril l'avenir des interessés. Nous sommes dans la vraie économie, le mariage y est une chose sérieuse.



A signaler: les marques Ferrari et Maserati sont explicitement exclues de l'accord, elles resteront sous le contrôle exclusif des italiens, mais le salaire de Michael Schumacher a pourtant toujours été en dollars!


S'il y a quelqu'un qui sort grandi de cette opération, c'est le président honoraire de Fiat, son ancien président éxécutif, et petit-fils du fondateur: M. Gianni Agnelli. Dans une remarquable interview au quotidien La Stampa, il dit clairement qu'il aurait pu vendre la totalité de son groupe à Mercedes pour des milliards de deutschmarks, et se retirer ensuite pour vivre comme le plus grand des nababs dans une île du Pacifique, mais qu'il n'était pas homme à se conduire ainsi. Cela aurait été le voeu des spéculateurs, qui auraient pu réliser une belle plus-value si Fiat avait accepté l'OPA de Mercedes, et donc fait grimper en flèche ses actions, mais son grand-père se serait retourné dans sa tombe! Et tous les italiens auraient de plus été unanimes pour traiter Agnelli de salaud!
Les transalpins ont culturellement (et historiquement) toujours eu plus d'affinités pour les américains que les allemands, et le fondateur de Fiat ne cachait pas qu'il était un émule d'Henry Ford (comme le serait André Citroen quelques années plus tard). Il fut en effet le premier industriel européen à visiter les usines Ford de Detroit, et l'usine du Lingotto, érigée en 1912 à Turin (mais qui ne produit plus rien aujourd'hui), en fut longtemps une superbe copie. Alors que son petit-fils se soit allié avec le numéro un mondial, ce n'est pas une révolution, surtout qu'il y a des embres du conseil d'administration de GM qui sont d'origine italienne...


Pour revenir aux effets de cet accord, personne n'en attend rien de spectaculaire dans les 5ans à venir, le premier grand changement serait pourtant le retour d'Alfa-Romeo sur le marché US, que la marque au trèfle avait déserté il y a 8 ans, après l'échec de sa 164. Fiat se limitant à l'Amérique du Sud, puisque n'ayant aucun modèle adapté aux goûts nord-américains, et là aussi des synergies sont possibles, par exemple avec le réseau de dsitribution Chevrolet brésilien: et c'est l'exemple parfait du bienfait de cet accord: il permettra des économies souterraines, en respectant les identités des associés.






 
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